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Biographie : Ousmane Soumaré

OUSMANE SOUMARE

Promotion 1911-1912



Ousmane Soumaré voit le jour en 1893, à une époque où l’Afrique de l’Ouest entre peu à peu dans une nouvelle ère sociale et intellectuelle. Très tôt, son entourage remarque en lui une curiosité vive et une grande facilité d’apprentissage. Ses études primaires à l’école des Frères confirment ce talent : il brille dans toutes les matières et se distingue par son sérieux.

Porté par cette réussite, il rejoint l’école normale en tant qu’élève-maître, d’abord à Saint-Louis puis à Gorée, entre 1911 et 1914. Là, il se forme au métier d’enseignant et décroche le Certificat d’Aptitudes à l’Enseignement (C.A.E), véritable passeport pour une carrière prometteuse.
Jeune instituteur, il sillonne le Sénégal et enseigne successivement à Matam, Fatick, Ziguinchor et Dakar. Partout, il laisse l’image d’un homme dévoué, rigoureux, profondément attaché à la formation de la jeunesse. Son sens de l’organisation et sa droiture le mènent même à occuper le poste de secrétaire général de la mairie de Rufisque, une fonction rare pour un Africain de son époque.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, son parcours bascule. Mobilisé en 1915, il devient caporal au sein du C.R.I de l’A.O.F. Au front, il se distingue par son courage et son sens du devoir, au point d’être reconnu comme le premier officier noir du front d’Orient. En 1918, il réussit un concours militaire qui lui permet d’être nommé lieutenant, un exploit remarquable à cette période.

À son retour, il poursuit son ascension. Il devient l’un des tout premiers Sénégalais à accéder au cadre général comme instituteur de l’A.O.F, en même temps que Papa Guèye Fall. Pour la jeunesse africaine, il représente alors un exemple de réussite, de discipline et de détermination.

En 1924, il part en France pour suivre un stage de perfectionnement. À Paris, il ne se contente pas d’étudier : il s’implique dans la vie intellectuelle et politique et participe activement au groupe de la Défense de la Race Noire, aux côtés de figures éminentes comme Lamine Guèye ou Thiémokho Konaté. Ensemble, ils réfléchissent, débattent et militent pour la dignité, les droits et la reconnaissance des peuples africains.

Mais le destin en décide autrement. Alors qu’il se prépare à rentrer au Sénégal, Ousmane Soumaré s’éteint brusquement le 18 novembre 1925, à la veille de son départ. Il est inhumé à Paris, loin de sa terre natale qu’il aspirait à retrouver.

Ainsi s’achève la vie brève mais profondément marquante d’Ousmane Soumaré, un homme dont le parcours d’excellence, le courage et l’engagement continuent d’inspirer les générations.